Derby, Agence Officielle Hospitalités de la Coupe du Monde de Rugby France 2023 au Stade de France

« La Coupe du Monde de Rugby France 2023 sera l’occasion de revivre une ferveur collective unique ! »

 

Entretien avec Titou Lamaison

Finaliste de la Coupe du Monde de Rugby 1999

 

PA Images / Alamy Stock Photo

Pour tous les amateurs de rugby, vous restez toujours associé à l’inoubliable victoire de l’équipe de France contre la Nouvelle-Zélande lors de la demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999, durant laquelle votre jeu au pied a été décisif…

Titou LAMAISON : Il est vrai que malgré mes 37 sélections et mes 380 points réalisés en équipe de France, on ne me parle encore que de ce match ! Il faut rappeler que nous n’étions pas du tout favoris et que notre adversaire était fabriqué pour gagner. Et pourtant, nous avons réussi l’exploit de renverser cette montagne ! Ce fut un grand moment d’émotion, on a créé un groupe soudé à jamais. Tout part du fait qu’il faut y croire collectivement : l’envie est un paramètre déterminant dans le rugby, sport de combat par définition.

À vos côtés se trouvaient Philippe Bernat-Salles (votre complice au sein du Team Derby), mais aussi Fabien Galthié et Raphaël Ibanez (le sélectionneur et le manager général de l’équipe de France) qui ont réussi à insuffler cet état d’esprit aux joueurs…

TL : En effet, Fabien et Raphaël connaissent la recette de la réussite. Ils ont vécu au fond d’eux-mêmes ces moments magiques et savent transmettre cette expérience aux joueurs actuels, ce qui leur permet d’atteindre ce niveau de performance et une maîtrise de plus en plus aboutie sur le plan stratégique. Cette maturité collective que dégage l’équipe de France est remarquable, à l’image des dernières victoires remportées au finish face à l’Australie et à l’Afrique du Sud à l’automne dernier.

À quelques mois de la Coupe du Monde de Rugby France 2023, que peut encore craindre l’équipe de France ?

TL : Il va falloir qu’elle assume son statut de favori, alors qu’elle va jouer devant son public. Ils devront bien gérer cette montée en puissance et toutes ces attentes. Sur ce plan, dans un contexte totalement inédit, même Fabien et Raphaël ne pourront pas apporter toutes les garanties. Il va donc falloir rester focus sur le « sportif », ne pas se tromper d’objectifs, rester humbles et lucides. Surtout, ils devront faire en sorte que tout le groupe (staff et joueurs) fasse corps pour appréhender cette pression incroyable de la meilleure manière possible. Ce sera le principal piège à éviter pour notre équipe préférée…

Quelles seront selon vous les nations les plus difficiles à battre ?

TL : Tout peut arriver à partir des phases finales, surtout avec des rencontres possibles dès les quarts de finale entre la France, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Chaque quart de finale va être une véritable finale, tant pour l’affiche que pour l’intensité… Mais ne sous-estimons pas des nations qui pourraient créer des surprises en match de poule, telles que la Géorgie ou l’Argentine. Enfin, l’Angleterre, menée par son nouveau sélectionneur Steve Borthwick, aura l’esprit de la revanche et sera aussi considérée comme un véritable prétendant au titre, ce qui fait de cette Coupe du Monde de Rugby 2023 la plus ouverte de ces dernières éditions.

En 1999 vous aviez endossé le maillot numéro 10, on peut imaginer que vous allez garder un œil particulier sur les performances des joueurs qui évoluent à ce poste ?

TL : Bien sûr, et nous avons la chance d’avoir dans l’équipe de France des numéros 10 de grande classe, mais la concurrence va se situer à un très haut niveau. Je pense notamment à l’Irlandais Jonathan Sexton, s’il tient sur la durée de la compétition, ainsi qu’au très expérimenté Beauden Barrett avec ses 109 sélections dans l’équipe de Nouvelle-Zélande, et surtout au jeune anglais Marcus Smith, qui va pouvoir désormais exprimer sa vivacité et son goût de la prise d’initiatives. Ce qui est sûr, c’est qu’il me tarde vraiment de partager cette grande fête avec mes amis de DERBY, de vivre tous ces matchs intensément, dans une ferveur collective que seul le sport, et le rugby en particulier, peut engendrer à ce point !